Par Marla Kennedy
Traductrice agréée (OTTIAQ) et réviseure chez BG
Si j’ai choisi de faire carrière dans la traduction, c’est avant tout en raison de mon amour et de ma fascination pour la langue en tant que moyen d’expression humaine. J’ai grandi dans un environnement multilingue et j’ai toujours été fascinée par le fait qu’il était difficile d’établir des équivalences parfaites pour certains mots en raison des différences conceptuelles sous-jacentes entre diverses communautés linguistiques. Ce constat, j’ai eu l’occasion de l’explorer davantage dans le cadre de cours de sociologie et de sociolinguistique qui m’ont aidé à comprendre à quel point la langue façonne notre interprétation du monde qui nous entoure.
Grâce à la langue, nous pouvons peindre des images d’une beauté à couper le souffle, uniquement à l’aide de mots. Nous pouvons exprimer nos émotions et mettre notre âme à nu. Nous pouvons explorer des concepts intellectuels abstraits aussi bien que des réalités scientifiques concrètes. Simplement dit, le langage nous donne les outils dont nous avons besoin pour décrire l’apparence d’un papillon, le ressenti que sa beauté nous procure et l’effet qu’il peut ou non avoir sur les systèmes météorologiques, selon la théorie du chaos, lorsqu’il bat ses ailes gracieuses. Ces complexités, dans toute leur splendeur, sont incroyablement difficiles à transposer d’une langue à l’autre, et ce défi est à la fois passionnant et immensément gratifiant.
D’un point de vue professionnel, mon quotidien implique peu d’entomologie et encore moins de théorie du chaos. La majeure partie de mon travail est en fait très pratique et se concentre sur des domaines tels que les ressources naturelles, la pharmacologie et le droit. Ce sont tous des domaines qui me plaisent énormément en raison de leurs effets bénéfiques tangibles pour la société. Je crois fermement que les droits linguistiques sont des droits humains et que mon travail de traductrice contribue à aider les gens à tisser des liens et à mieux comprendre le monde qui les entoure. C’est pour moi un privilège de transmettre des messages importants aux autres, et j’en suis éternellement reconnaissante. Rien que d’y penser, j’ai des papillons dans le ventre.
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